Médicament

De quoi s'agit-il ?

La prise en charge médicamenteuse est un processus complexe qui repose sur l’organisation du circuit du médicament. Celle-ci doit prendre en compte dans sa mise en œuvre les facteurs humains et organisationnels, les facteurs environnementaux, l’évaluation des pratiques professionnelles et les situations à risque. L’objectif de la prise en charge médicamenteuse dans un établissement de santé est d’assurer au bon patient l’apport du bon médicament, à la bonne posologie, selon la bonne voie, dans les bonnes conditions et au meilleur coût. Elle repose sur les points clés suivants :

La prescription représente l’étape initiale du circuit du médicament ; étape importante sous la responsabilité médicale et de certaines catégories professionnelles.

-Toute prescription doit être rédigée sur un support informatique ou papier et validée par le prescripteur (signature manuscrite ou électronique)

-L’identité et la signature manuscrite ou électronique doivent être identifiables.

-Le niveau d’habilitation des prescripteurs doit être vérifié et suivi par la Direction de l’établissement.

-Les prescriptions dites « particulières » : prescription anticipée, prescription « si besoin », prescription orale et les prescriptions considérées à risques doivent faire l’objet d’une attention spécifique.

-Le support de prescription doit être toujours lié au support d’administration (support unique)

La dispensation des médicaments au patient est l’acte placé sous la responsabilité directe du pharmacien. C’est une activité clé dans la prise en charge médicamenteuse du patient à l’hôpital et permettant sa sécurisation. Il est défini réglementairement par l’article R. 4235-48 du code de la santé publique (CSP). La dispensation constitue un enjeu de santé publique important puisqu’elle contribue à une efficacité optimale des traitements et à une diminution des risques d’iatrogénie médicamenteuse. Le mot « dispensation » est employé pour désigner tout ce qu’un pharmacien doit exécuter pour délivrer un médicament.

La dispensation comprend les 4 étapes suivantes :

1.l’analyse pharmaceutique de l’ordonnance médicale

2.La Préparation éventuelle des Doses à Administrer (PDA)

3.La délivrance des médicaments

4.La mise à disposition des informations et des conseils nécessaires au bon usage des médicaments

L’administration est la dernière étape du processus de prise en charge médicamenteuse du patient. Elle comporte la prise en compte de la prescription médicamenteuse, la préparation extemporanée, le contrôle préalable de la concordance du produit/patient/prescription, l’administration et sa traçabilité et enfin la surveillance du patient. La sécurisation de l’administration médicamenteuse repose sur la règle fondamentale des 5B :

Cela implique de vérifier que l’IDE avant toute administration, identifie le patient, vérifie la concordance entre la prescription médicale et le médicament à administrer, l’étiquetage de celui-ci, le dosage adapté au patient, l’informe et trace l’administration ou la non-administration.

Le bon usage des antibiotiques implique que :

–  Pour toute prescription d’un traitement d’antibiotique, la justification de la prescription est tracée explicitement dans le dossier patient (justification si changement    d’antibiothérapie, justifier pourquoi et en fonction de quels résultats, de quel état clinique du patient ? La traçabilité de la réflexion du praticien doit être retrouvée)

–   la justification médicale d’une antibiothérapie de + de 7 jours doit être  retrouvée dans le dossier

–   tous les prélèvements microbiologiques doivent été effectués avant la prescription d’antibiotiques et sont retrouvés dans le dossier (prélèvements, antibiogramme, etc.).

–   il doit exister un système d’informatique permettant de générer une alerte pour réviser l’antibiothérapie en place

-Les évaluations régulières de la pertinence d’une prescription d’antibiotique entre la 24e et la 72e heure sont réalisées et tracées dans le dossier

-les praticiens doivent pouvoir se référer à des recommandations locales pour l’antibiothérapie et faire appel à un référent antibiothérapie pour l’établissement (externe ou interne)

-les praticiens bénéficient de formations à l’utilisation des antibiotiques notamment ceux en cours de cursus

-les résultats des évaluations sont diffusés aux instances et aux acteurs.

L’approvisionnement en produits de santé est un processus logistique. Il permet d’apporter un produit de santé depuis le fournisseur jusqu’à celui qui le délivre finalement au patient. Il demande une parfaite collaboration entre tous les intervenants.

On distingue :

– La logistique « amont » (acheminement du médicament ou du DM depuis le laboratoire ou le fabricant jusqu’aux portes de la PUI)

– La logistique « aval » qui, sous le contrôle du pharmacien, organise la distribution des traitements à travers les services jusqu’au patient.

Ce processus d’approvisionnement comprend 5 étapes :

– La commande,

– La livraison,

– Le transport,

– La réception,

– Rangement et stockage dans l’unité de soins.

Les modalités d’approvisionnement doivent être définies, notamment pour parer à tout besoin urgent de produits de santé. L’approvisionnement des produits de santé doit répondre aux besoins des professionnels. Les risques liés aux ruptures de stock doivent être identifiés et faire l’objet d’actions palliatives.

Tout transport de médicaments entre la pharmacie à usage intérieur et les unités fonctionnelles ou leur équivalent doit se faire dans des conditions d’hygiène et de sécurité permettant :

-de respecter le maintien des températures pour les produits thermosensibles ;

-de garantir la sécurité par tout système de fermeture approprié (caisse scellée par exemple)

-d’assurer un transport rapide pour les besoins urgents et les produits à faible stabilité.

La conciliation des traitements médicamenteux est un processus formalisé qui prend en compte, lors d’une nouvelle prescription, tous les médicaments pris et à prendre par le patient. Elle associe le patient et repose sur le partage d’informations et sur une coordination pluri professionnelle. Elle prévient ou corrige les erreurs médicamenteuses en favorisant la transmission d’informations complètes et exactes sur les médicaments du patient, entre professionnels de santé aux points de transition que sont l’admission, la sortie et les transferts. L’enjeu de la conciliation médicamenteuse est de sécuriser la prise en charge médicamenteuse du patient lors de son parcours de soins. La conciliation des traitements médicamenteux (CTM) vise à prévenir un risque de survenue d’erreur médicamenteuse (EM) grâce à un partage efficace des informations complètes des traitements du patient entre les professionnels de santé à tous les points de transition, au sein ou entre les établissements de santé, les structures médico-sociales et la ville. La conciliation est dite proactive lorsque le bilan médicamenteux est établi AVANT rédaction de la 1re ordonnance à l’admission – méthode de prévention des erreurs médicamenteuses. La conciliation est dite rétroactive lorsque le bilan médicamenteux est établi APRÈS rédaction de la 1re ordonnance à l’admission – méthode d’interception des erreurs médicamenteuses.

Arrêté du 6 avril 2011 relatif au management de la qualité de la prise en charge médicamenteuse et aux médicaments dans les établissements de santé.

 Les Médicaments à risques sont :

-des médicaments requérant une sécurisation de la prescription, de la dispensation, de la détention, du stockage, de l’administration et un suivi thérapeutique approprié ;

-fondés sur le respect des données de référence afin d’éviter les erreurs pouvant avoir des conséquences graves sur la santé du patient (exemples : anticoagulants, antiarythmiques, agonistes adrénergiques IV, digitaliques IV, insuline, anticancéreux, solutions d’électrolytes concentrées…).

-il s’agit le plus souvent de médicaments à marge thérapeutique étroite. Les erreurs d’utilisation des médicaments à risque ne sont pas forcément plus fréquentes mais elles ont des conséquences plus graves pour le patient. La sécurisation de l’utilisation des médicaments à risque obéit à 3 objectifs :  prévenir, détecter les erreurs ; atténuer les conséquences ; informer et sensibiliser les patients, familles et professionnels de santé sur les risques liés à ces produits dans les établissements de santé.

Chaque établissement doit identifier ses médicaments à risque : Cf. Listing des médicaments à risques ( a mettre en format pdf les deux listing des médicaments à risque Vauban/ parc)

IL existe une liste des NEVER EVENTS ( Les évènements qui ne devraient jamais arriver)

(cliquer pour voir la liste des NEVER EVENTS)

L’évaluation des pratiques comprend:

-l’implication de tous les acteurs sur les évaluations du circuit et le lien indissociable avec l’équipe qualité de l’établissement

-des évaluations mises en œuvre sur les étapes clés du circuit du médicament, quel que soit le mode d’évaluation (Suivi du CAQES, suivi des IQSS, audits, évaluations de pertinence, autodiagnostic du circuit du médicament, réunion collective d’analyse des erreurs

-des actions d’amélioration correctives réalisées après les évaluations

Vidéos

Une erreur n'arrive jamais seule : prévenir des erreurs médicamenteuses

Et si vous testiez vos connaissances !?

Nos actions

Campagne de communication  auprès du personnel et des patients sur différentes thématiques liées au circuit du médicament

Les médicaments à risque:

-«les médicaments à risque : sous-estimer le risque c’est risqué » HAS-juin 2021

les accidents liés à un médicament à risque : qui dit potassium dit vigilance maximale » HAS-juin 2021

Les médicaments à consonance semblables

-les médicaments à consonance semblables

Les anticoagulants

-Indications et posologies

-Erreurs liées à l’utilisation des antivitamines K

-Anticoagulants oraux directs (AOD)

-Fiche prescription d’un anticoagulant oral

-Le bon usage des IPP

-Never events 

Pour aller plus loin

Hôpitaux Privés du Hainaut

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