De quoi s'agit-il ?
Le pilotage du bloc opératoire est assuré par le conseil de bloc, composé d’acteurs pluriprofessionels et pluridisciplinaire.
Le conseil de bloc s’appuie sur les règles définies dans La charte de bloc opératoire qui régit l’organisation du bloc opératoire. Présentée à la CME elle défini également les rôles et responsabilités des professionnels intervenant au bloc opératoire.
Chaque semaine le comité de coordination élabore et ajuste le programme opératoire en adéquation avec les ressources humaines et matérielles nécessaires. Les règles de programmation et de déprogrammation ainsi que l’intégration des urgences sont définies dans la Charte de bloc.
Toute intervention chirurgicale comporte un risque. Afin de garantir la qualité et la sécurité des soins au bloc opératoire des règles et procédures sont à respecter :
Pour sécuriser la prise en charge des patients, une « Check-list sécurité du patient au bloc opératoire » est réalisée pour tout acte interventionnel .
Plus qu’une formalité, cette « barrière de sécurité » est obligatoire depuis 2010,. Elle permet de vérifier en équipe, avec les acteurs impliqués, les points de vigilance avant induction anesthésique, avant intervention , à la fin de l’intervention. Ces points sont par exemple:
- L’identité du patient
- La nature et site de l’intervention (côté à opérer si concerné)
- L’installation du patient et la vérification des points d’appui,
- La préparation cutanée du patient,
- la présence du matériel et équipement nécessaires,
- les risques allergiques, respiratoires et hémorragiques,
- La réalisation de l’antibioprophylaxie,
- Le comptage des compresses.
Une fois cette check liste réalisée, un« GO » est donné en équipe pluri professionnelle et tracé dans le dossier du patient.
Le respect de ces règles garantit la sécurité des soins et permet de réduire et limiter les risques, c’est pourquoi des audits sont réalisés régulièrement, une Evaluation des Pratiques Professionnelles a pour sujet la réalisation de la check list au bloc opératoire.
La lutte contre l’infection concerne tous les membres de l’équipe chirurgicale.
La tenue au bloc opératoire
Le bloc opératoire est une zone protégée qui nécessite une tenue spécifique strictement réservée au bloc opératoire et qui doit être portée par tout le personnel. La tenue vestimentaire au bloc opératoire est constituée d’un pantalon, d’une casaque, d’une coiffe et de chaussures.
Son rôle est de protéger le personnel et le patient en prévenant la contamination potentielle du site opératoire ainsi que celle des dispositifs médicaux, des salles.
L’hygiène des mains
Les pré requis : avoir des ongles courts, enlever tous les bijoux(y compris alliance lisse) aux mains et aux poignets.
La friction des mains avec une solution ou gel hydro-alcoolique est le moyen le plus efficace pour éliminer la flore transitoire et de ce fait elle doit être privilégiée.
Au bloc opératoire, cette procédure doit être complétée par la désinfection chirurgicale des mains avant toute intervention chirurgicale ou acte aseptique.
L’habillage chirurgical et le gantage
En salle d’intervention, les équipes chirurgicales complètent la tenue de bloc par :
– une casaque chirurgicale stérile
– des gants chirurgicaux stériles. Une double paire de gants est recommandée. Le double gantage améliore la protection pour le patient contre le risque infectieux et pour l’équipe chirurgicale contre le risque lié aux AES.
Changements de gants : quand ?
Après le badigeonnage et le drapage
Au bout d’1h30 d’intervention
Après un temps septique
Si il y a un trou dans le gant
Avant de prendre un implant
Avant de faire le ciment
Après une scopie
Le bionettoyage des blocs opératoires doit être tracé AVANT ouverture du bloc opératoire, entre chaque patient, à la fermeture du bloc opératoire.
Tous les protocoles sont validés par le Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales (CLIN).
Mise en condition de sécurité de la salle d’opération (MECSS)
Au sein de nos bloc opératoires, une procédure de contrôle journalier des salles existe. Elle consiste à vérifier le bon fonctionnement des dispositifs médicaux (contrôle d’ouverture des salles) . Cette procédure doit être effectuée à chaque ouverture de salle, avant l’arrivée du 1er patient. la traçabilité des vérifications réalisées est obligatoire.
TRAITEMENT DE L’AIR L’air extérieur contient naturellement des particules inertes (contamination particulaire) et des micro-organismes
(aérobiocontamination). Les micro-organismes peuvent, au cours de leur chute, atteindre directement la zone opératoire ou indirectement par l’intermédiaire des instruments ou des opérateurs avec le risque d’une infection du site opératoire. En salle d’opération, l’air est traité, selon des normes en fonction des salles .
C’est pourquoi la vérification de l’air est primordiale, ainsi est contrôlé et tracé :
– La température de la salle d’intervention
– la pression:
Positive : expulsion de l’air hors de la salle
Négative : éviter que l’air contaminé n’aille dans les autres salles
Neutre: pour garder un traitement d’air
La liaison interservices : l’importance du dossier patient
Avant tout geste interventionnel, les équipes doivent s’assurer que le dossier patient est complet. Cette vérification est effectuée avant l’arrivée du patient au bloc opératoire. Le contrôle repose sur la vérifications des éléments suivants :
-Présence des autorisations / consentements
-Présence des bilans Pré-Opératoire (biologie, imagerie)
-Pour les actes avec anesthésie : présence d’une consultation pré anesthésique et d’une visite pré anesthésique
-Les autres documents spécifiques (exemple lettre de consultation)
Ces documents doivent être adaptés au profil du patient, s’il s’agit d’un enfant par exemple, l’autorisation d’opérer devra être présente et signée par les titulaires de l’autorité parentale.
La préparation du patient
Avant l’intervention et selon le protocole de préparation de l’opéré défini pour l’acte, un membre de l’équipe soignante doit impérativement vérifier la préparation du patient pour l’intervention :
- Vérification du jeun s’il y a lieu,
- vérification de la préparation cutanée (dépilation, douche préopératoire) ,
- prémédication si le patient est concerné,
- Ablation bijoux, piercing, maquillage, vernis et prothèses dentaires et/ou auditives, lentilles de contact…
Transmissions interservices : le rôle de la fiche de liaison IDE services / Bloc
La traçabilité de ces vérifications est réalisée dans une fiche de liaison service Bloc disponible dans le dossier patient informatisé. Cette fiche est nécessaire pour partager des informations entre le service et le bloc opératoire.
L’accueil du patient au bloc opératoire
Le patient est amené au bloc opératoire selon une procédure définie et adaptée au patient (adaptation du brancard aux patients obèses, accompagnement des parents pour les jeunes enfants) ou à l’acte (arrivée du patient débout par exemple pour certains actes)
Avant l’installation en salle, une vérification de l’identité du patient est effectuée.
L’ installation d’ un patient sur une table opératoire
l’installation du patient est un temps qui fait partie de l’ acte chirurgical. Les risques liés aux installations, peuvent aller de l’ inconfort aux séquelles irréversibles pour le patient. C’est pourquoi elle doit être contrôlée et réalisée après accord impératif du médecin anesthésiste et du chirurgien Tout changement de posture en per-opératoire devra être tracé.
Les dispositifs médicaux implantables : bonnes pratiques et traçabilité
La traçabilité des dispositifs médicaux implantables (DMI) est obligatoire à chaque étape de leur circuit dans l’établissement. Elle permet d’assurer un suivi en matériovigilance dans les établissements. En cas d’alerte des autorités de santé ou des fabricants concernant la dangerosité ou la non-conformité du DMI, le pharmacien, référent de la matériovigilance, doit être capable de restituer la liste et le parcours des DMI concernés.
Le dossier du patient doit comporter l’identification de chaque DMI (dénomination, numéro de série ou de lot et nom du fabricant ou son mandataire, date d’utilisation, nom du médecin ou chirurgien utilisateur),
Notre traçabilité est informatisée depuis plusieurs mots grâce au logiciel EH TRACE, logiciel de traçabilité utilisé au bloc opératoire avec l’aide de tablettes paramétrées spécifiquement pour nos activités.
Le saviez vous? Le patient doit être informé des dispositifs implantés dans le cadre d’une intervention chirurgicale.
À sa sortie, le patient doit se voir remettre par l’équipe soignante, une carte d’implant comportant les éléments suivants :
-Identification du patient
-Identification de l’établissement
-Nom du médecin utilisateur
-Date d’implantation .
Le dispositif implanté doit également être mentionné dans la lettre de liaison (lettre de sortie) du patient.
La salle de reveil (également appelée Salle de Surveillance Post Interventionnelle, SSPI) assure la sécurité des patients après un acte chirurgical ou interventionnel.
La SSPI est sous la responsabilité d’un médecin anesthésiste réanimateur qui doit pouvoir intervenir à tout moment.
L’équipe soignante est constituée d’infirmiers diplômés d’état et d’aides-soignants, exclusivement dédiés à cette unité. La surveillance implique de contrôler les effets anesthésiques et de faire face aux complications éventuelles liées à l’intervention ou à l’anesthésie, mais également d’évaluer la douleur du patient et d’appliquer les traitements prescrits en post opératoire.
Vidéos
La check-list sécurité du patient au bloc
Le parcours du patient opéré en toute sécurité
L'essentiel
L'essentiel à savoir
- la Check list HAS (allergie, côté…) doit être réalisée avant chaque intervention.
• Le Comptage compresses , aiguilles etc… doit être systématiquement réalisé et tracé sur la check list HAS
• La Vérification de la salle avant l’intervention / chariots : cahier d’ouverture de salle, vérification du matériel avant installation du patient est obligatoire
• la traçabilité de la surveillance du patient (redons, diurèse… ) doit être réalisée sur le dossier patient - Les DMI doivent être tracés dans le dossier patient avec l’aide du logiciel EH trace.
- En cas de dysfonctionnement d’un DMI, le pharmacien doit être informé dans le cadre de la matériovigilance (FEI )
- L’identito-vigilance est réalisée à chaque étape du circuit du patient au bloc opératoire : vérifier la présence du bracelet avant installation / concordance avec dossier / patient
- La bientraitance et le respect de la dignité du patient ainsi que la confidentialité sont essentiels dans la prise en charge du patient au bloc opératoire
Le travail en équipe et la communication avec tous les membres du bloc restent essentiel à la sécurité du patient