Risque infectieux

De quoi s'agit-il ?

La prévention du risque infectieux associé aux soins s’applique tout au long de la prise en charge des patients. Elle repose sur la mise en œuvre des précautions standard d’hygiène (le lavage des mains) et le respect de bonnes pratiques de soins définies dans nos protocoles. Le Comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) et l’Equipe Opérationnelle d’Hygiène (EOH) sont les garants de la bonne application de nos pratiques. La maitrise du risque infectieux est inscrite dans notre Projet d’Etablissement, une politique de gestion du risque infectieux existe, elle évoque notamment : Le respect des précautions standards, et complémentaires (en cas d’isolement du patient par exemple) Le bon usage des antibiotiques : pour garantir le meilleur traitement possible au patient et de limiter l'émergence de bactéries résistantes. L'hygiène des locaux et les prélèvements (eau, air, surface) : indispensable à la prévention des infections nosocomiales. La gestion d’une crise sanitaire : l’identification des membres de la cellule de crise et des circuits à déployer. L’application des mesures de prévention du risques infectieux permettent de prévenir les Infections Associées aux Soins (IAS)- autrement appelées infections nosocomiales lorsque celles-ci sont contractées durant le séjour du patient.

Le respect des précautions standards d’hygiène implique pour tout professionnel :

D’effectuer une hygiène des mains :
1. avant un contact avec le patient,
2. avant un geste aseptique,
3. après un risque d’exposition à un produit biologique d’origine humaine,
4. après un contact avec le patient,
5. après un contact avec l’environnement du patient

Lors des soins et en préalable à toute hygiène des mains il faut vous assurer :
• D’avoir les avant-bras dégagés,
• D’avoir les ongles courts, sans vernis, faux-ongles, ou résine,
• De ne pas porter de bijou (bracelet, bague, alliance, montre).

Un indicateur national existe pour évaluer notre bonne pratique d’hygiène des mains: ICSHA (Indicateur de consommation de SHA) qui suit notre consommation par service.

Les équipements de protection individuelle (EPI) désignent les mesures barrières suivantes : port de gants, protection du visage (masque/lunettes), protection de la tenue. Ils protègent les professionnels de santé du risque d’exposition à des agents infectieux.

Le port de gants, sous quelles conditions?
– En cas de risque d’exposition au sang ou tout autre produit biologique d’origine humaine, de contact avec une muqueuse ou la peau lésée.

-Lors des soins si les mains du soignant comportent des lésions cutanées.

– Changer de gants : Entre deux patients, et pour un même patient lorsque l’on passe d’un site contaminé à un site
propre.

Pour limiter la dispersion de germes en cas de toux ou d’éternuement :

-Port du masque

-Utilisation de mouchoirs à usage unique , toux au niveau du coude

-Hygiène des mains

Un excreta = urines, selles, vomissures.

La gestion des excreta comprend tous les soins en rapport avec la toilette du patient, les changes, les prélèvements, l’élimination , ainsi que l’entretien des  contenants : urinal, bassin, seau, bocal…
Lors de la gestion des excreta il faut porter des gants, une protection de la tenue, et pratiquer une hygiène des mains après le retrait des gants.

Ne jamais rincer les bassins à la douche du patient (risque d’aérosolisation). Des laves bassins ou à défaut , des sacs de recueil à usage unique sont disponibles.

Pour les soins utilisant un objet perforant, piquant, ou tranchant, vous devez:

-porter des gants

-utiliser les dispositifs médicaux de sécurité mis à disposition,

-ne pas recapuchonner, ne pas plier ou casser, ne pas désadapter à la main,

-jeter immédiatement après utilisation,  le matériel à usage unique dans un conteneur  pour objets perforants adapté, situé au plus près du soin.

Pour les soins avec risque de projection , vous devez:

-Protéger vos yeux avec des lunettes

-Protéger votre bouche et votre nez avec un masque

-porter des gants si votre peau est lésée

Que faire en cas d’AEV ?

  1. Effectuer des soins immédiats (ne pas faire saigner)
  2. Consulter immédiat un médecin (urgentiste, anesthésiste… )
  3. Informer le service RH.

La procédure complète est disponible sur Blue Medi

Les précautions complémentaires s’appliquent, en complément des précautions standards certaines infections ou suspicions d’infections (ex : maladie contagieuse , BHRe…)

La mise en route et la durée de ces précautions = prescription médicale en fonction des résultats des bilans.

Elles sont de type :

-Contact (ex: clostridium) = Hygiène des mains, Protection de la tenue, chambre individuelle

– Gouttelettes (ex: grippe) = Port du masque chirurgical patient + soignant, chambre individuelle

-ou Air (ex: varicelle) = port du masque chirurgical patient+ FFP2 soignant, chambre individuelle porte maintenue fermée

Les bons réflexes en cas de mise en place des précautions complémentaires:

-Une fiche d’infectiologie doit être remplie sur EMED,

-La régulation des lits doit être informée pour notification du statut infectieux du patient dans Web100T.

-Le patient doit être informée ainsi que son médecin traitant (notamment dans la lettre de liaison)

 Nos protocoles complets reprenant également en détail la gestion du linge, des déchets sont disponibles dans Blue Medi

Le mésusage des antibiotiques peut correspondre à l’une des situations suivantes :

– antibiotiques prescrits inutilement

– traitement antibiotique approprié retardé pour des patients présentant une infection grave

– posologie d’antibiotique trop faible (patient obèse) ou trop élevée (risque toxique)

– durée du traitement antibiotique trop courte ou trop longue

-traitement antibiotique non réévalué en fonction des résultats microbiologiques et de l’évolution clinique

Il existe au sein de nos établissements , un guide d’antiobiothérapie pour rappeler les conseils (dose, durée) les surveillances. Une réévaluation de la prescription est nécessaire au bout de 48h-72h.

Comme pour tout nouveau médicament administré, le patient doit être informé de l’administration d’un antiobiotique.

-La préparation cutanée de l’opéré: Elle comporte la douche préopératoire, la dépilation par tondeuse ou crème dépilatoire (rasoir proscrit car risque de coupure). La préparation cutanée du patient est régi par des protocoles disponibles dans Blue Medi.

-L’antibioprophylaxie: c’est l’administration d’un antibiotique avant un bloc opératoire (dans les 30 min avant un bloc généralement) visant à réduire le risque de contamination durant l’acte. Il existe des recommandations publiées par la SFAR en vigueur dans nos établissements qui régissent les conditions d’antibioprophylaxie. La prescription et l’administration de l’antibiotique sont impérativement retrouvées dans le dossier du patient.

Ces 2 éléments figurent sur la check list « sécurité du patient au bloc opératoire » et doivent être impérativement vérifiés avant un bloc.

Les dispositifs invasifs doivent l’objet d’une attention particulière car ils sont à l’origine de près de 60% des infections associées aux soins (IAS). Ce sont notamment : – les cathéters veineux et centraux, les sondes urinaires.

Des réflexes sont à adopter pour prévenir ces infections :

-Le point de ponction doit être recouvert d’un pansement transparent, et correctement collé.

-Le point de ponction doit être régulièrement surveillé par les équipes (rougeurs, douleurs …. )

-Le patient doit être informé des mesures de surveillance et d’utilisation de ces dispositifs pour prévenir tout risque d’infection à la maison.

Une Evaluation des Pratiques Professionnelles (EPP) a été mise en place dans nos établissements pour nous permettre d’évaluer et de mettre en place des actions correctives sur la prévention des infections liées aux cathéters.

Le CLIN (Comité de Lutte contre les Infections Nosocomiales) est l’instance qui coordonne la politique de lutte contre les infections nosocomiales au sein de l’établissement.

Les équipes opérationnelles d’hygiène (EOH) sont obligatoires dans tous les établissements de santé en France depuis 1999 et sont composées à minima d’un médecin, d’une IDE et de référents identifiés dans les services pour réaliser des audits, revoir les protocoles, et informer les professionnels sur les bonnes pratiques.

Vidéos

Et si vous testiez vos connaissances !?

E-learning

<< NOUVEAUTE >>

L'essentiel

L'essentiel à retenir

-Pour une bonne hygiène des mains: vos avant bras sont dégagés, vos ongles sont courts sans vernis, vous ne portez pas de bijoux.

-Des solutions hydro alcooliques sont à vos disposition pour vous permettre de réaliser une friction : avant de toucher un patient, avant un geste aseptique, après un risque d’exposition à un liquide biologique, après avoir touché le patient ou son environnement.

-Le port des gants ne remplace pas l’hygiène des mains!

-La tenue, les mains doivent être protégées lors de la gestion des excréta.

-En cas d’accident d’exposition au sang (AES) : Effectuer des soins immédiats (ne pas faire saigner), Consulter immédiat un médecin (urgentiste, anesthésiste… ) et informer le service RH.

-Vous devez disposer d’un conteneur  pour objets perforants adapté, situé au plus près de votre soin. Il doit être daté et ne doit pas être trop rempli pour éviter tout AES lors de sa fermeture.

-Le bionettoyage, d’une chambre, au bloc opératoire, d’un frigo … doit être tracé sur les documents à votre disposition.

-Les précautions complémentaires sont mises en place sur prescription médicale.

-Les précautions complémentaires sont de type AIR, CONTACT, GOUTELLETTES. En cas de mise en œuvre de précautions complémentaires, vous devez informer le patient, informer la régulation, compléter la fiche infectiologie.

-La préparation cutanée de l’opéré et l’antiobioprophylaxie font partie des évènements à vérifier avant un bloc (items de la check list Sécurité du patient au bloc opératoire)

-Un antibiotique doit être réévualué sous 48 à 72h

-Un guide d’antibiothérapie est disponible dans Blue Medi (conseils, surveillance etc…)

-La surveillance d’un pansement, d’une plaie, d’un point de ponction , d’une sonde… doit être tracée dans le dossier patient.

Les mots clés

IAS, CLIN, EOH, PCC, PS, BMR, BHRe, ICSHA, EPI, AES, AEV, précautions complémentaires, précautions standards, antibiotique, antibioprophylaxie, bionettoyage, traçabilité.

Pour aller plus loin

Hôpitaux Privés du Hainaut

GRATUIT
VOIR